Le style Renaissance

Commençons par le Bureau des Finances, face à la cathédrale. Il est un bel exemple de l’architecture Louis XII qui marque la transition entre l’art gothique et la Première Renaissance. A cette époque, on expérimente et on tente de diluer les formes gothiques dans des décorums italiens. L’architecte Roulland le Roux s’inspire des dernières innovations stylistiques du château de Gaillon, dans le département de l’Eure, pour concevoir cet impressionnant bâtiment. Il faut entrer dans la chapelle de la Vierge de la cathédrale (actuellement fermée pour cause de chantier mais habituellement ouverte lors de visites guidées) pour admirer une œuvre du même architecte : le tombeau des cardinaux d’Amboise. Véritable chef-d’œuvre de marbre, le mausolée est une parfaite synthèse des codes italiens et de la sculpture française. Située dans la même chapelle, le tombeau de Louis de Brézé montre un goût pour une architecture plus épurée qui apparait durant les règnes de François Ier et Henri II.

À quelques pas, ce sont les vestiges de l’Hôtel Romé qui rappellent le faste de l’époque, puis l’incontournable Palais de Justice. Sa façade centrale est typique de cette période qui mêle le gothique flamboyant et la Première Renaissance. Sa construction embrasse presque tout le XVIe siècle. Admirez ses décors dentelés et foisonnants … Impressionnant, non ?

Autre site de toute beauté, l’hôtel de Bourgtheroulde, sur la place de la Pucelle, avec sa galerie d’Aumale à arcades, la salamandre de François Ier et sa frise représentant un évènement historique de taille : l’entrevue du camp du drap d’or. Tout cela dessine les contours d’un magnifique établissement, classé « Monument historique ».

L’église Sainte-Jeanne d’Arc et l’église Saint-Patrice abritent également de splendides vitraux de la Renaissance qui illustrent la foi chrétienne du XVIe siècle avec des scènes bibliques et légendaires transformée en œuvres lumineuses et colorées.

Passez donc sous le Gros-Horloge qui enjambe la rue qui porte son nom. Vous êtes en présence d’un des symboles forts de la ville ! Le pavillon Renaissance, avec son double cadran, indique l’heure d’une seule aiguille. Sous le chiffre VI, on peut lire le jour de la semaine, symbolisé par une divinité et, au-dessus, sous la forme d’un globe argenté, les phases de la lune.

Un petit tour sur le territoire de la Métropole rouennaise ? La Renaissance, c’est aussi le magnifique colombier de Boos avec sa façade décorée de faïence, construit en 1520 par les abbesses de Saint-Amand. Ce sont également les exceptionnels vitraux de l’église Saint-Etienne d’Elbeuf, témoins chatoyants de l’histoire et de l’influence des grands ateliers locaux, à cette période des plus créatives et foisonnantes.