Notice RochegrosseNotice Rochegrosse
©Notice Rochegrosse |Yohann DESLANDES - RMM
Exposition

« La saison des collections »

Dessins

Qu’il soit utilitaire ou pur plaisir, outil industriel ou trace du rêve, le dessin se dévoile dans cette nouvelle édition de la saison des collections.

Du 5 décembre 2025 au 18 mai 2026, plongez au cœur des musées de Rouen et laissez-vous surprendre par la puissance d’un simple trait, capable de façonner notre regard sur le monde.

Entre fils et figures, le dessin textile se raconte

À la Corderie Vallois, l’exposition « Du dessin au tissu » révèle combien le dessin est au cœur des industries locales. Du XIXᵉ siècle aux années 1950, dessinateurs d’indiennes et techniciens créent des motifs destinés à être imprimés ou tissés. C’est tout un patrimoine de croquis préparatoires et de « brefs de tissage » (véritables partitions destinées aux métiers Jacquard) que le musée met en lumière. Plus de 2 800 dessins, pour la plupart inédits, dialoguent avec les étoffes normandes qu’ils ont contribué à créer. On découvre des compositions florales exubérantes pour la laine ou la soie, des déclinaisons plus sobres mais d’une grande finesse pour d’autres tissus.

Le parcours s’ouvre aussi à l’expérimentation : dans l’Atelier #1 – À vos crayons ! à vous de gratter, tamponner et composer des motifs avec crayons, cordes et fils. Une immersion dans l’envers du décor industriel où le dessin est un essai avant la matière.

Tracer les rêves et le feu

Art contemporain

Pour prolonger cette exploration, la Corderie Vallois et le SHED, centre d’art contemporain installé dans l’ancienne fonderie Senard, invitent l’artiste Juliette Green. Elle s’empare de dessins techniques pour créer des installations poétiques et grinçantes qui questionnent notre façon de penser les objets et l’histoire. Résultat : une plongée étonnante dans les fictions que nous tissons autour de la production, du travail et de nos imaginaires collectifs.

L’artiste Olivier Kosta-Théfaine est également invité à partager son trait, lui qui « dessine » sans crayon : pointe chauffée, flamme et boue deviennent ses outils pour tracer sur papier ou dans le paysage. À travers ces gestes bruts, il interroge notre rapport à l’environnement, au temps et à la société. Une exploration poétique du paysage et de l’abstraction.

Rochegrosse illustre Flaubert

Le trait au service du roman

Changement d’époque et de style au musée Flaubert et d’Histoire de la médecine, avec l’exposition « Dessiner Flaubert : Rochegrosse ». Le musée dévoile pour la première fois son édition illustrée de La Tentation de saint Antoine, mise en images par Georges-Antoine Rochegrosse (1859-1938). Une dizaine de dessins, gouaches et tableaux révèle l’univers halluciné que le peintre a imaginé pour accompagner Flaubert. On découvre ses compositions flamboyantes qui traduisent à merveille les visions tourmentées du roman. Une belle occasion de rappeler combien le dessin, même dans l’édition, prolonge et enrichit l’expérience littéraire.

Rococo, quand le dessin devient pure ornementation

Cap sur le musée des Beaux-Arts avec « Jamais trop Rococo ! », exposition haute en volutes qui célèbre le dessin comme moteur de l’ornement au XVIIIᵉ siècle. Après la mort de Louis XIV, la France et l’Europe se laissent séduire par des motifs végétaux, coquilles et rocailles qui s’épanouissent sur tout ce qui peut être décoré : meubles, porcelaines, montres, pendules… Ces formes légères et  symétriques naissent de l’imagination des ornemanistes, dessinateurs virtuoses dont les modèles se diffusent à grande échelle grâce à la gravure. L’exposition réunit une centaine d’objets – dessins, faïences, bronzes, meubles, curiosités naturelles – pour illustrer ce goût du détail et du bizarre et retrace la façon dont ces motifs sont réinventés jusqu’aux tatouages contemporains.

La curiosité en héritage

Il y a 50 ans, Henri et Suzanne Baderou faisaient un don exceptionnel au musée des Beaux-Arts de Rouen : 5 000 dessins et 400 tableaux ! Rassemblant des pièces aussi insolites qu’historiques, le couple de marchands parisiens a ouvert l’intérêt pour le dessin, trop longtemps négligé. Pour célébrer cet anniversaire, des étudiantes de l’École du Louvre signent une exposition inédite dans ce même musée, dévoilant des œuvres surprenantes issues de la donation. Un bel hommage à l’œil curieux et anticonformiste du couple Baderou.